D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Teheran : 26 juillet au 3 aout

Une semaine de pause (a ne pas confondre avec repos) a Teheran ne sera pas de trop pour faire tout ce qu'on a a faire.

 

Teheran compte environ 15 millions d'habitants. La ville s'etend sur le pied des monts de l'Alborz, situes au Nord. Pour vous donner une idee de son etendue, une des rues commercante de Teheran fait plus de 20 km de long, la plus longue du Moyen Orient. La vieille ville, au Sud, a une altitude plus faible que les quartiers riches au Nord, plus eleves et donc plus frais. C'est appreciable en ete car il fait generalement plus de 35 C malgre les 1000m d'altitude moyenne.

 

Jeudi, notre premier jour a Teheran, est aussi le premier jour du week-end en Iran. Les formalites administratives et autres reparations de materiel attendront donc samedi, le debut de semaine ici.

Les deux jours suivants notre arrivee, Mehdi et Tib nous accompagnent pour visiter l'immense ville de Teheran, son bazar, ses quartiers commercants et bourgeois.

 

 

Armes d'une carte de la ville (ecrite en anglais, c'est plus facile qu'en farsi) et de cartes de metro, nous voila suffisament autonomes.

Des le samedi, on file a la police pour demander une prolongation de visa. L'Iran accueille environ 1 million de refugies dont la majorite est afghane. On se retrouve ainsi a la police des "affaires etrangeres" au milieu d'une bonne centaine d'immigres afghans, turkmenes et azeris. Vu notre couleur de peau et les raisons de notre sejour en Iran, on est exemptes de faire la queue comme tous ces gens. Mais on ne comprend guere les signes du policier qui nous "accueille" dans un sacre bazar. Une fouille, un dossier a remplir, et l'adresse de la banque ou payer les frais de prolongation. En une heure nous remettons nos dossiers, et notre demande de prolongation est acceptee aussi sec. On pourra recuperer nos passeports dans 7 jours.

 

Il nous faudra ensuite une journee pour trouver de nouvelles chaines pour le velo ! Le magasin est a 1h30 en metro+marche. Certes, il a du materiel de qualite, mais pas vraiment l'habitude de vendre des pieces detachees. 3h pour reussir a avoir des chaines et une roue (pour Darren), on n'y croyait plus.

Le lendemain, on change les chaines avec succes mais la purge des freins hydrauliques est un echec.

 

On part egalement a la recherche de 2 velos pour Sandrine et Auguste qui nous rejoignent a Teheran le 3 aout. Ici, les commerces sont regroupes par quartier. A la deuxieme tentative, on trouve la rue des vendeurs de velos bon marche, c'est a dire chinois. On reserve deux velos grace a l'aide de Mamalu, un iranien qui parle anglais. On reviendra chercher les velos avec les interesses. On finit la journee avec Mamalu, qui nous invite a manger a l'arriere de sa boutique, puis nous visitons ensemble un caravanserail.

 

On peut maintenant se consacrer a des activites touristiques. On visite le musee national d'histoire de Teheran. Il regroupe des vestiges de la Perse ancienne : poterie en terres, bijoux, statues de Persepolis, les plus vieux datant de 5 000 ans av. JC.

 

 

L'avant dernier jour, on retrouve Mamalu pour une visite d'un des palais du dernier Shah. Situe dans un parc de plusieurs dizaines d'hectares il est constitue de tres nombreux et luxueux batiments remplis de tous les tresors amasses par le dernier "roi"d'Iran. On comprend sans mal que les iraniens aient eu envie de changer de regime il y a 40 ans.

 

Un soir Mehdi nous convie a assister a un match de foot. La plus fameuse equipe d'Iran, Persepolis, affronte une petite equipe au stadium de Teheran. Cette soiree se fera entre hommes, les femmes ne sont pas autorisees a entrer au stadium. Soit disant pour qu'elles n'entendent pas les gros mots prononces par les hommes. On se demande vraiment a quoi pensent ces ayatollas. En tout cas ils ne brillent pas par leur intelligence. 

 

 

Quand au match de foot, il commence alors qu'on est coinces dans le plus gros embouteillage que j'aie jamais vu. On rate donc une partie de la premiere periode. Mais ca permet de se rendre compte de la folie des supporters. Le score final de 1:1 permet de conclure au match nul. Le trajet de retour se deroule dans la meme debauche de bestialite et d'intelligence de supporter. On assiste ainsi a la chute d'une moto sur la rocade, le conducteur se sentant oblige de faire des levers de roues avant (de nuit, sans casque, a 100km/h sur une route surchargee et avec un passager), pour montrer sa bonne humeur.

 

Avant de mettre les pieds a Teheran on avait en tete une image de ville immense, polluee et embouteillee. Ce n'est pas faux. Mais Teheran est bien plus que ca. C'est une ville moderne (3 lignes de metro quand meme), extremement vivante et bien plus verte que Bordeaux.

Par contre pas de bar, pas de discotheque, les concerts sont tres limites. Les femmes n'ont pas le droit de chanter en public en Iran. La chanteuse pop iranienne la plus populaire fait ses concerts ... en Turquie.

De maniere generale, comme l'acces a l'information est plus que controle par le gouvernement qui use de censure massive, une bonne partie de l'info "libre" vient de l'exterieur et les iraniens sont specialistes pour contourner les barrieres mises en place par le regime. Utilisation massive d'antifiltres pour debloquer les sites internet bloques par le regime, tele satellite et commerce sous le manteau font partie integrante de la vie de tous les jours.

Alors que l'alcool est totalement interdit, il est tres facile de se faire livrer a peu pres n'importe quelle bouteille d'alcool ou n'importe quelle marque de biere en une demi heure.

 

Nos 2 comperes, Darren et Simon finissent par nous quitter, ils montent dans le bus pour Mashad ou leur voyage va continuer.

 

Le matin du 3 aout, a 3h du mat, le telephone sonne. C'est le douanier de l'aeroport. Auguste et Sandrine ont bien atteri , le probleme est qu'il leur faut un ami iranien pour obtenir le visa. Le douanier appelle donc Mehdi, dont le telephone est reste sur le canape. Il raccroche alors que je decroche et il nous est impossible de le rappeller. On se rendort en se disant qu'ils sont peut etre en train de se faire renvoyer en France par le premier avion. Il finissent cependant par arriver. On prend un the et se recouche pour finir notre nuit.

On profite de leur premiere journee pour faire un dernier tour dans Teheran avant d'en partir une bonne fois pour toutes le lendemain.



13/08/2012
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