D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

A la rencontre des Azeris : Tabriz - Zanjan du 15 au 20 juillet (320 km)

Dimanche 15 juillet : Tabriz – Basmenj (20km)

 

On pensait partir tot ce matin mais la soiree d'hier nous fait rater le coche. Du coup Cedric et Darren en profitent pour aller chez le barbier. Avant de reprendre la route, on invite nos hotes au restau, ils nous ont jusque la tout paye.

On se met en selle sous une forte chaleur au milieu d'une circulation épouvantable. On manque l'asphyxie sur la 2*3 voies qui nous fait sortir de Tabriz et on tente notre chance hors de l'autoroute. On traverse un bled ou on nous indique un endroit pour dormir. On a a peine planté la tente dans un "pré"a la sortie de la ville que deux rouquins nous invite a boire le the dans leur menuiserie et qu'une famille nous invite a manger. La plus jeune fille, qui vient de finir ses etudes a la fac, parle anglais. Elle vit chez ses parents avec son frère, sa soeur, son beau-frere et leur deux enfants.

Cette soiree assez sympa se finit tard et nous sommes contents d'aller au lit.

 

 

Lundi 16 juillet : Basmenj – Bostanabad (50km)

 

Au reveil, la mere qui nous accueilli hier vient nous amene le the sur un plateau et un inconnu nous offre 1kg de concombres.

La petite route qui nous fait sortir de Basmenj est aussi puante qu'hier. On rattrape la route principale qui grimpe, est bruyante, et pue le mazout des vieux camions, nombreux dans la circulation. Un bon nombre d’entre eux ont le pot d’echappement monte vers la droite, et nous sommes asperges de fumee quand ils passent a cote de nous.

On s'arrete a midi dans un verger ou le mécano d'a coté nous offre un pichet d'eau fraiche. On essaie d'expliquer a Darren qu'il tranposrte beaucoup d'affaires inutiles et qu'il pourrait alléger facilement sa cargaison.

La route cette après-midi n'est pas plus agreable que ce matin. On traverse Bostanabad puis trouve un coin pour camper pres d'une riviere a sec. L'orage tombe alors qu'on finit de preparer des pates sur un feu de bois.

Demain ne pourra pas etre pire qu'aujourd'hui.

 

 

Mardi 17 juillet : Bostanabad – presque Miyaneh (76km)

 

La journée commence par la réparation d'une crevaison, ca nous arrive quasiment tous les jours en ce moment. Du coup on decide de monter notre pneu de rechange.

La route descend doucement le long d'une riviere bordée d'arbres et la circulation est beaucoup moins dense qu'hier.

A midi, deux hommes du "Croissant Rouge", l'équivalent de la Coix Rouge, nous proposent de manger avec eux dans leur locaux. Ils ont l'habitude d'heberger des cyclotouristes. On essaye d'enrichir notre dictionnaire farsi mais beaucoup de gens parlant anglais ou le turc d'Azerbaijan, on ne progresse pas vraiment. On leur montre nos photos de voyage puis partage le repas après avoir deroulé une nappe sur les tapis. En Iran, on mange par terre, pas besoin de table ni de chaise. Ca ne nous change pas trop de notre quotidien… (Et dire que certains cyclos emportent des chaises de camping dans leur bagages !).

On prend la douche, fait une lessive. Une petite sieste pendant que le linge seche, un énieme thé puis on repart, tout propres.

 

 

Comme la route continue de descendre, la journee n’est pas trop difficile. On s’arrete le soir au bord de la riviere dans un coin utilise pour picniquer. On se fait inviter par un couple a boire le the et fumer la chicha. Alors qu’en Turquie presque tous les hommes fumaient cigarette sur cigarette, ici la consommation de tabac est assez faible, la chicha semble etre assez populaire. D’une maniere generale les Iraniens semblent en bien meilleure santé que les Turcs. En passant la frontiere le nombre moyen de dents par personne a fortement augmente.

Comme la place qu’on convoite ne se libere pas, on finit par partir. Le prochain poste du Croissant Rouge n’est plus si loin et on va leur demander l’hospitalite pour la nuit. La vallee est en effet etroite et les emplacements sont rares. Ils rechignent un peu, appellent le patron et acceptent qu’on campe, puis nous disent qu’on peut dormir dans la mosquee. Alors qu’on installe nos matelas sur les gros tapis de la salle de priere, le plus barbu des trois vient nous voir. Il nous dit que c’est un lieu saint et nous demande de ne pas boire de vodka a l’interieur. C’est mignon.

Au final ils ne sont pas vraiment sympas et on fait notre repas derriere le batiment alors que la nuit tombe. La lumiere finit par attirer une multitude d’insectes. D’enormes sauterelles, de gros scarabees ainsi qu’un horrible insecte extraterrestre. On part se coucher a l’interieur tandis que Darren s’installe dehors, a la fraiche avec ses copains a 6 et 8 pattes, d’apres les sauveteurs du Croissant Rouge des scorpions vivent dans cette region.

 

 

Mercredi 18 juillet : presque Miyaneh – Rajeyin (59km)

 

Comme hier la route descend vers Miyaneh.

On s’arrete sous des pommiers alors que notre nouvelle boussole – thermometre indique 40 C. Il fait chaud et lourd aujourd’hui et la riviere a sec n’aide pas a nous rafraichir. Les agriculteurs nous incident a cueillir des fruits de leur verger et nous offrent les oeufs de leurs poules qui gambadent au milieu des pommiers.

On reprend la route pour s’arreter peu de temps après boire des jus de fruits frais. Il fait horriblement chaud. La maigre riviere qu’on longe nous fait de l’oeil.

 

 

Le soir, on fait une pause chez un de ces vendeurs de pasteques qu’on croise au bord de la route. Ils se mettent a l’ombre sous des cabanes en bamboo et rafraichissent leur marchandise dans une fontaine.

Il accepte qu’on campe a cote de leur cahute. Le plus jeune de ses fils nous montre un coin pour se baigner dans la riviere en contre bas. On en revait ! Les femmes n’ont le droit de montrer que leurs mains, leur visage et leurs pieds. Mais ca ne m’empechera pas de me baigner habillée ! J’apprendrai bien plus tard que les femmes n’ont pas le droit de se baigner en public…

Alors qu’on se trempe dans 30cm d’une eau claire et fraiche, on apercoit un cyclotouriste filer sur la route. Ni une ni deux, Darren enfourche son velo delesté de ses saccoches pour le rattraper. Il revient donc accompagné de Simon, le premier Islandais a faire un voyage a velo autour du monde.

 

On plante le camp juste au bord de la riviere. Apres un bon repas on se couche, laissant les moustiques et les éventuels scorpions hors de la tente.

 

 

Jeudi 19 juillet : Rajeyin – Nik Pay (60km)

 

Chaude matinee, on s’arrete a midi dans une cabane abandonee faite de murs en torchis.

Apres la sieste, on grimpe et finit par épuiser nos reserves d’eau. On en demande a une femme arretée sur le bord de la route et nous offre 0,5L d’eau fraiche, tout ce qu’elle a. Un peu plus loin, notre sauveur du jour nous attend, une bouteille de biere sans alcool dans une main, une bouteille d’eau dans l’autre. Il avait déjà essaye de nous arreter il y a quelques jours pour un thé. On retrouve Simon et Darren juste un peu plus loin a cote d’une source, remplit nos bouteilles, et repart aussi sec.

On plante la tente sur un chemin a l’écart de la route alors qu’approche un gros orage. Les premieres gouttes tombent quand on se met au lit.

 

 

Vendredi 20 juillet : Nik Pay - Zanjan (55km)

 

Aujourd’hui est sense etre le premier jour du Ramadan. Les touristes et les voyageurs sont autorisés a manger et boire entre le lever et le coucher du soleil contrairement aux musulmans. Mais il faut éviter de le faire en face de personnes qui jeunent. Notre rapide trajet jusqu’a Nik Pay nous suffit pour nous rendre compte que le Ramadan n’a pas encore commencé.

Sur la route, des voitures s’arretent pour nous offrir abricots, concombres et prunes, ce qui arrive frequemment depuis la frontiere. On continue jusqu’a l’entrée de Zanjan. Cette ville ne semble jamais se rapprocher. On pique-nique dans un parc ou on se fait offrir eau fraiche et doogh (prononcer “dour”). Le doogh, comme le ayran turc, est une boisson a base de lait fermenté agrémenté de fleurs et plantes aromatiques sechées.

 

Arrivés a Zanjan, on fait des courses en prevision du Ramadan. D’apres nos infos, les magasins et les restaurants ont des horaires inhabituels pendant ce mois de jeune.

On part a la recherche d’un cybercafé en ville. C’était sans compter qu’on est vendredi, le jour du seigneur des musulmans. La majorité des boutiques sont fermées. Notre recherche avorte donc et on reprend la route.

Darren casse un rayon sur sa roue arriere, il avait cassé son porte-bagages a la sortie de Tabriz. On est content de ne pas avoir pris trop d’affaires et d’eviter ce genre d’ennui pour l’instant !

On s’arrete donc peu après chez une famille tres sympa a qui on commence par demander de l’eau. On finit par planter nos trois tentes dans le jardin familial. Pendant que Darren repare sa roue, on commence un gouter en petit comité avec nos hotes. On prend le thé et mange du melon assis dans l’herbe sous un arbre. D’autres membres de la famille se joignent a nous et on se retrouve rapidemment a 20. Chaque nouveau venu est accueilli par des rires et des cris de joie.

Depuis notre arrivée en Iran, on a vu beaucoup plus de gens rire que pendant tout le reste de notre voyage. Le gouvernement n’est soutenu que par 20% de la population et limite au minimum les libertes des citoyens iraniens, la repression etant assuree par la police. Malgre tout ce peuple nous parait epanoui.

 

 

Il est surprenant de voir a quel point l’image qu’on a de ce pays est deformee et faussee par nos medias soit disant objectifs.

Un des hommes nous propose d’aller se doucher chez lui, c’est juste a coté. On y reste pour manger des fruits, dont de delicieux raisins. Sa niece, qui habite la meme maison avec ses parents, parle suffisament anglais pour traduire la conversation.

Le vent souffle fort ce soir, l’orage approche. On demonte les tentes en catastrophe et rapatrie toutes les affaires dans la maison de jardin ou on va manger puis dormir a l’abri alors que le deluge tombe a l’exterieur.

 



01/08/2012
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