D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Aux portes du desert : de Teheran a Badrood 4 - 9 aout (235km)

Samedi 4 aout : Teheran - Jamakran (35km)

Notre derniere journee a Teheran ressemble un peu a une course contre la montre. Il nous faut en effet traverser l'ensemble de la ville dans un sens pour aller recuperer nos passeports avec la prolongation de visa. Ca se fait tres simplement : 2 metros a l'aller et un metro plus taxi au retour. Entre les deux, la bonne nouvelle du jour, notre visa est prolonge pour 10 jours de plus que ce qu'on pensait. On est donc bons jusq'au 7 Septembre, ce qui nous laisse quasimment le temps de terminer notre periple iranien.
On file ensuite chez les parents de Medhi pour reprendre notre velo quasi pret a repartir, si ce n'est que le frein arriere ne marche plus, mais on verra ca plus tard. Pour l'heure on a rendez vous avec Sandrine et Auguste qui ont fait un saut a l'aeroport pour tenter de recuperer leur sac qu'Air France n'avait pas su transporter de Toulouse a Paris. A notre arrivee au magasin de velo, on apprend qu'il n'on pas le sac et decident de ne pas tenter de le recuperer en le faisant renvoyer a Toulouse.
On verifie les velos, les regle, ca fera l'affaire pour 300km.

L'affaire des sacs ne sera pas si grave que ca. Il manquera juste quelques affaires a Sandrine - Pauline a un peu de rab (= une culotte) donc c'est bon - un duvet mais qui ne servirait pas a grand chose en cette saison en Iran et un matelas qu'on file acheter dans un magasin de rando. Au final, 5 Euros depenses et 8 kilos gagnes, pas si mauvais calcul. On file ensuite a la gare de bus Sud de Teheran (il y en a 4). On embarque dans le premier bus en partance pour Qom, premiere grande ville au sud de Teheran. Le chauffeur profite du chargement des velos pour casser la bequille de notre tandem, quel bourrin. Rien de mechant, un serflex et ca tiendra jusqu'au prochain ferailleur.

2h plus tard on est au bord de la route on ne sait trop ou. Le bus s'est arrete au bord de la nationale pour laisser descendre les passagers. On n'a plus qu'a partir vers le Sud.
On traverse les faubourgs de la ville sans y penetrer. On apercoit au loin une grande mosquee, mais ce n'est pas notre route.

Dans une descente, on largue un peu les deux larrons qui mettent longtemps, longtemps a arriver. On y retourne et Sandrine a creve. On sort les outils, manque de chance la roue n'est pas bloquee par une attache rapide mais un ecrou de 15 et on n'a pas de cle de 15. Pas de panique, un des 25 Afghans qui nous entourent a bien quelques outils sur lui.

 

 

En 5 minutes on se retrouve avec une enorme cle anglaise (les anglais l'appellent cle francaise, rigolo non ?) la roue est demontee, reparee et remontee.
500m plus loin rebelotte, pneu avant a plat, pas d'outil et 25 Afghans.

Il commence a etre tard et on se trouve un coin pour planter la tente dans un depot de materiaux.

Dimanche 5 aout : Jamakran - Meshkat (42km)

Trouver de l'eau devient un peu plus complique. Au fur et a mesure qu'on descend, la vegetation devient de plus en plus eparse. A notre gauche, a perte de vue c'est le Dasht-e-Kavir, le plus grand desert Iranien. Il y a bien quelques forages qui servent a alimenter des cultures mais l'eau bien que fraiche et claire reste tres salee. Ce n'est pas non plus de l'eau de mer mais il est peu probable qu'en boire nous aiderait a nous desalterer. Il nous reste a demander aux commercants, aux stations service, a trouver des fontaines publiques ou a manger des pasteques. Chaque fois qu'on trouve un point d'eau, en regle generale on remplit toutes nos reserves soit 13L d'eau en comptant notre vache a eau. En plein soleil toute la journee, ce n'est plus vraiment de l'eau qu'on boit, c'est plutot du the sans gout.



Aujourd'hui c'est un camion qui s'arrete pour nous offrir le plein d'eau fraiche. Un peu plus loin on se trouve un coin pique nique a l'ombre d'un arbre avec un petit canal d'irrigation qui nous permet de nous raffraichir.
Le soir on s'arrete au dernier hameau qu'on croise pour demander de l'eau et on se retrouve a manger de la pasteque derriere la maison pendant qu'ils remplissent toutes nos bouteilles d'eau glacee.
Si la proximite du desert rend plus rare la presence d'eau, pour dormir par contre ce n'est pas difficile, il suffit de partir a 200m de la route pour etre sur d'etre tranquille pour toute la nuit.

Lundi 6 aout : Mehkat - Kashan (53km)

On s'arrete au premier village pour eau et courses. La fontaine est facile a trouver par contre pour les magasins c'est un des types de la place qui nous accompagne a travers le dedale de ruelles pour trouver du pain et des legumes.
A midi on se refugie sous la route pour echapper a la chaleur du soleil. Un peu plus loin alors qu'on approche de Kashan on trouve un forage-piscine ou on se rafraichit en compagnie de 2 iraniens en slip !

 

En ville on se met a la recherche d'un hotel. Comme on est perdus un automobiliste nous guide vers le centre. Il conduit assez mal et cree un mini bouchon. A ce moment la surgit une moto qui, incapable de s'arreter, heurte l'arriere d'une voiture, rebondit et tombe sur Auguste qui se retourve par terre. Le velo y perd son phare arriere, Auguste n'a rien heureusement. On decampe pour eviter les ennuis. On finit par arriver a l'hotel ou on prend un repos bien merite avant de visiter la ville le lendemain.

Mardi 7 aout : Kashan - pas tres tres loin (12km)

On commence la journee par une viree au bazar qui s'ouvre juste a cote de notre hotel. On trouve une tunique pour Sandrine et une petite cle a molette pour demonter les roues.

 

On decide ensuite de se diriger vers le parc Fin ou on pique niquera a l'ombre au milieu des fontaines, super endroit d'ailleurs. Il etait une representation du paradis pour les Iraniens a l'epoque de sa construction. Toutes les bonnes choses ont une fin et on reprend la route en fin d'apres midi. La ville est calme alors qu'on repart dans la chaleur.

Apres une bifurcation, la route devient tres etroite et les camions nous frolent. Un coup de vent nous arrive de la gauche, il n'en finit pas de forcir et nous force a nous arreter. C'est une veritable tornade qui nous est tombe dessus sans prevenir et repart aussi vite avec toute notre energie. On se retrouve epuises en un instant et on s'ecarte de la route pour camper.

Mercredi 8 aout : Apres Kasan - Hossein Abad (53km)

Ce matin, sur cette relative grande route, on ne trouve pas d'eau et il n'y a pas un village en vue. On finit par demander a un camionneur arrete sur le bord de la route. Il nous offre non seulement de l'eau mais aussi du the et un delicieux melon qu'on partage, sur une couverture, a l'ombre de son camion. Au loin ce n'est pas un village mais une entreprise de TP. On y fait le plein d'eau fraiche a la fontaine. On decide de finir le trajet jusqu'a Badrood par une route secondaire qui semble plus habitee.
Apres la pause pique-nique dans un verger, le paysage devient franchement desert. Des dunes de sable nous entourent.

 

 

Malgre ce milieu hostile, on traverse plusieurs petits villages ou on nous offre de l'eau gelee.
En fin d'apres-midi, on suit des traces de dromadaires qui nous conduisent derriere une dune. On s'installe sur ce qui doit etre un lac asseche, un super endroit pour camper !

Alors qu'on regarde les etoiles, Auguste bondit en criant : un insecte mutant essaie de l'attaquer. On arrete sur le champ notre observation du ciel, et rentre dans nos tentes, moustiquaires fermees a double tour.

Jeudi 9 aout : Hossein Abad - Badrood (40 km)

On a ete prevenu hier soir, l'endroit est habite de betes etranges. Au reveil, on a raison d'etre a l'affut pour sortir de la tente : 1 bete mutante et 3 scorpions sont caches sous nos saccoches.
On sort des dunes puis atteind Badrood en fin de matinee.

A peine arretes dans la ville pour chercher un cybercafe, un homme nous aborde. Ancien prof de socio a Strasbourg, il parle couramment francais. Le temps qu'il aide Cedric a acheter des seringues pour purger les freins, une femme vient nous parler. La rumeur court que des francais sont en ville. Alsacienne d'origine, elle habite en Iran depuis 20 ans avec son mari iranien rencontre en France. Elle nous invite chez elle, a deux pas d'ici. Leur maison, spacieuse et fraiche, est un musee prive decore de nombreux objets et tableaux. Myriam nous parle de l'Iran d'hier et d'aujourd'hui. Un journaliste s'incruste pour nous prendre en photo, on sera dans le prochain numero de la gazette locale. On partage ensuite un plat de poulet au safran accompagne de riz aux patates, et de doogh bien sur.

 

 

Apres une douche et un the, c'est l'heure de reprendre la route pour Natanz. On commence l'ascension des montagnes par un gentil faux-plat et campe peu apres entre la route et
l'autoroute. Pas tres funky ce soir le camping.
Demain commence la traversee des montagnes jusqu'a Esfahan, mais ca, c'est le prochain episode de notre voyage.



16/08/2012
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