D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Poivre et Sel : 23 - 29 janvier (444 km)

Mercredi 23 janvier : Nha Trang – Ninh Hoa (28km)

 

Le réveil est difficile après la nuit d’hier, derniere soiree a Nha Trang. Une grasse mat et une sieste ne sont pas de trop pour nous remettre sur pieds (roues).

On s’arrete après quelques kilomètres de vélo pour visiter des tours de l’ethnie Cham.

 

Les motos et les camions klaxonnent pour nous rappeler qu’on doit leur laisser le passage. Ici sur la route, la regle c'est priorite au plus gros. Les camions sont en general les premiers talonnes de pres par les bus puis les 4x4 et les mobylettes. Autant dire que pour s'imposer en velo c'est pas de la tarte. Quand il y a egalite de poids, ca se joue au klaxon et a l'intelligence. Le plus malin laisse passer le plus bete. Si aucun des deux ne cede il reste le bas cote ou la collision (nombreuses).

Cette apres midi un camion arrivant en face de nous decide de doubler un autre camion alors qu'un autre arrive dans notre dos. On est donc obliges de sortir de la route pour laisser passer ce troupeau d'elephants attardes.

 

C’est un bonheur de pedaler a nouveau… Le paysage du bord de mer nous fait un peu oublier ces mediocres conducteurs.

Le bruit des camions nous bercera toute la nuit dans un petit hotel du bord de route.

 

 

Jeudi 24 janvier : Ninh Hoa – M Drak (71km)

 

On bifurque vers l’Ouest pour quitter l'atroce nationale 1 et rouler sur une route de campagne bien plus calme. Des camions de canne a sucre nous doublent pendant toute la montee du col, interminable. En haut, un boui-boui nous sauve de l’hypoglycemie et de la deshydratation qui nous menaçaient faute de reserves dans nos sacoches. On remedie a ca des l'apres midi en augmentant nos reserves. Le kit de base c'est 3 a 4L d'eau et 3 portions de nouilles instantannees.

L’apres-midi, les montagnes s'effacent pour laisser place à un plateau couvert de rizieres.

 

 

Vendredi 25 janvier : M Drak – Cung Son (71km)

 

Petit défi de ce matin : trouver le chemin qui nous ramenera vers la route (piste) 25 et la direction du Laos. Grace a une photocopie de la carte de Kevin (de Nha Trang), on y parvient du premier coup. Un panneau nous confirme meme le numero de la route ! On traverse des endroits perdus, des collines tranquilles, sur une chaussee en etat catastrophique dont l’asphalte a a moitie disparu.

Apres avoir longe des champs de tapioca et un grand lac, on retrouve la civilisation et une route bien lisse.

 

Arrives a Cung Son, les habitants sont tout étonnés de voir des nez longs dans leur petite ville et leur accueil est chaleureux. Quelques dizaines de kilometres loin des coins touristiques suffisent a rendre les gens bien plus sympas.

 

 

Samedi 26 janvier : Cung Son – Ayun Pa (79km)

 

 

La route 25 qu'on rattrape ce matin a beau etre relativement frequentee, le bitume n’en est pas vraiment meilleur. Le paysage qu’on traverse est sec, le sable sur les bords de la route deborde parfois sur la chaussee.

 

Le midi, pendant qu’on mange notre riz au poulet, trois vietnamiens a l'autre bout de la table descendent des canettes et des canettes de biere, l’activite principale des jours de repos visiblement.

Dans l’apres midi, dans une descente, on perd le controle de notre monture et evite la chute de peu. La roue avant est a plat. Une femme nous force presque a venir chez elle s’abriter du soleil le temps de changer la chambre a air. On est toujours un peu sur nos gardes ici. C'est la  premiere fois que quelqu’un nous invite depuis un bon moment.

 

La foret remplace peu a peu les rizières. Les teintes orangees des feuilles nous font presque croire qu’on est en Europe en automne.

Le jour s'acheve alors qu'on trouve un coin pour camper a la sortie de la foret. La pleine lune nous eclairera toute la nuit.

 

 

Dimanche 27 janvier : Ayun Pa – Chu Se (64km)


On s’arrete manger des « banh mi » pour le petit dejeuner. Le banh mi est un plat traditionnel vietnamien, vestige du passage des francais : c’est un sandwich le plus souvent a la viande avec des herbes locales et des sauces epicees. On en trouve meme a la "vache qui rit".

La patronne du boui-boui est morte de rire de nous voir. Un de ses gamins fait griller le pain, tenu a pleine mains (sales) au dessus d’une bassine pleine de braises. Un jeune nous propose un verre de wiskey alors qu'il est a peine 7h (?).

 

On avance bien ce matin et on s’offre une pause café. La voisine, prof d’anglais, vient discuter avec nous accompagnée de 5 ou 6 gamines du voisinage. L’occasion est rare de rencontrer des touristes dans les montagnes perdues du centre Vietnam. Ils sont adorables, des gens comme on aurait aime en rencontrer plus souvent ici.

 

On grimpe ensuite un petit col avant d’atteindre le plateau battu par les vents ou des lianes de poivre grimpent et poussent sur des poteaux. Alors qu’on s’arrête pour manger des jeunes qui nous ont vu passer viennent au spectacle et nous donnent un coup de main pour faire du feu et étendre la toile humide de la tente.

 

L’arrivée à Chu Se est interminable. On s’endort alors que de mauvais chanteurs terminent un karakoe en bas de l’hotel.

 

 

Lundi 28 janvier : Chu Se – Pleiku (40km)

 

A Chu Se, on rattrape la nationale qui relie les grandes villes de l’intérieur du pays. Pedaler sur cette route est horrible. La circulation est tellement dense et les klaxons si abrutissants qu’on met des bouchons dans nos quatre oreilles. Pour couronner le tout, ca grimpe sans le dire.

Une matinee dans ce trafic nous a achevés et on décide de s’arrêter la pour aujourd’hui.

 

Regine et Gregoire, deux autres cyclos toulousains en Pino, nous apprennent que le visa chinois sera difficile a obtenir a Hanoi pour les francais mais que c'est plus facile a Vientiane. Nous pensions retourner au Nord du Vietnam pour faire nos laissez-passer chinois, mais ces informations changent nos plans.

 

Pourquoi ne pas traverser le Laos du Sud jusqu'au Nord puis entrer directement en Chine au Yunnan sans repasser par la case Vietnam ?

 

 

Mardi 29 janvier : Pleiku – Dak To (91km)


On roule bien malgré les nombreuses portions de route en travaux. La poussière soulevee par les poids lourds saupoudre tout le paysage de rouge.

Lors d’une pause pipi a une station service, un jeune homme tout gentil vient nous parler. Notre conversation terminée, il retourne vers son camion. Au volant de son poids lourd devient-il une de ses brutes qui nous crèvent les tympans ?

 

On arrive a Dak To sur les rotules a la tombee de la nuit. Plus qu’une demi-journee de velo pour atteindre la frontiere du Laos. On n'est pas faches de quitter le Vietnam malgre quelques bonnes rencontres et d'excellents moments avec les copains de Saigon et Nha Trang.

 

 

 

Plus de photos : Vietnam

 



04/02/2013
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