D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Du sable plein les dents : Sharjah - Khor Fakkan (185km)

Jeudi 13 septembre : Sharjah – Dubaï (59km)

 

A la sortie du bateau, on doit faire un premier arrêt à la douane. Les flics finissent par arriver pour donner les autorisations d’entrer aux centaines de non-Emiratis qui attendent, impatients, les hommes d’un cote, les femmes de l’autre. Naitre puis vivre sur le territoire des Emirats ne suffit pas à obtenir la nationalité. C’est la bousculade au comptoir des douaniers, un flic nous fait passer devant ceux qui faisaient la queue et on a nos visas de 30 jours gratos. Ca c’est la bonne surprise a l’arrivée. On en aura une autre un peu moins bonne en sortant du territoire : 10$ de soi-disant frais pour le service immigration.

Nos visas en poche, on doit passer par un service de contrôle des bagages ou tout le monde se presse et pousse, fonçant sur les pieds de son voisin avec son chariot. Pas commode de manœuvrer le vélo au milieu de ce bazar. On arrive enfin à sortir du port après avoir joué des coudes.

 

Il est 1 heure de l’après-midi, la chaleur nous tombe dessus. En demandant notre route, le chauffeur de taxi nous informe que la couch-surfeuse qui doit nous héberger habite à 80km d’ici ! On savait quand même que la ville de Sharjah, ou le bateau a débarqué, est situe a 20 km au Nord de Dubaï. Mais on ne savait pas que la ville est si étendue. Il ne nous reste plus qu’a pédaler et espérer arriver chez Aleksandra avant la nuit.

Notre trajet nous fait traverser des immeubles tous plus hauts et plus brillants les uns que les autres au milieu de gros 4*4 aux vitres teintées. Ici il n’y a plus trace ni de Paykan ni de moto. On traverse la vieille ville puis les quartiers friques aux immenses villas grâce au plan de Dubaï que nous ont donne les deux espagnols. On arrive à la nuit tombante chez Aleksandra après avoir fait un peu de tout-terrain au milieu de routes et immeubles encore en construction. Le taxi n’était pas très loin du compte, on a fait 60km pour traverser la ville d’un bout a l’autre.

Aleksandra, originaire de Bosnie, nous accueille dans son petit studio. Elle travaille à Dubaï depuis 5 ans. Deux de ses amis nous ont rejoints pour la soirée.

 

 

Vendredi 14 et Samedi 15 septembre : Dubaï

 

Contrairement à nos attentes et nos impressions du premier jour, Dubaï est une ville plutôt sympa. Digui, le copain d’Aleksandra est indien. Il nous a retrouve pour le week-end (vendredi et samedi aux Emirats). Tous les deux nous ont fait visiter tout ce qu'il y a a voir a Dubaï. Le centre commercial déguisé en voyage aux quatre coins du monde, la tour la plus haute du monde (Burj Khalifa 823m de haut !!), la fontaine la plus grande, la piste de ski au milieu d’un autre centre commercial, la bague en or la plus grosse du monde (63kg), l’hôtel le plus haut... Entre toutes ces visites on n’a même pas le loisir de gouter a la chaleur moite de l’extérieur car tout est climatise a 18 C, hyper propre, et du métro on rejoint les malls par de longs couloirs. Ca c’est pour le New Dubaï, la vitrine a touristes, avec ses grands immeubles vitrés qui cachent le désert de sable tout autour, construit ces 20 dernières années.

On a aussi fait un tour dans le vieux Dubaï ou le souk des tissus, en plein air, côtoie celui de l’or, le long d’un bras de mer qui pénètre la ville.

 

Dubaï est composée a 80% d'étrangers (indiens, philippins et pakistanais en tête), il y a des gens de toutes les couleurs et c'est surtout ca qui nous a fait ne pas détester la ville. Les démonstrations de richesse et l’accumulation de records au Guinness book, ce n’est pas vraiment ce qu'on préfère.

 

 

Dimanche 16 septembre : Dubaï - Au milieu du désert (73km)

 

On repart ce matin de Dubaï pour traverser les 200km de désert qui séparent la cote ouest de la cote est des Emirats. On a compte 3 jours pour faire la traversée. Une petite chaine de montagnes borde la cote est, il va nous falloir un peu grimper.

La sortie de Dubaï est bien longue d’autant qu’aucune des routes n’est conçue pour les vélos. Il fait très vite chaud.

On s’arrête déjeuner au bord de la route après avoir réparé notre deuxième crevaison de la matinée. De vicieux petits clous ne laissent pas de répit à nos chambres à air.

Une fois franchie la limite de la ville, les pelouses vertes cèdent la place a des sables stériles. Quelques acacias se partagent les maigres ressources.

On parvient à trouver de l’eau fraiche au milieu de rien et on s’arrête camper derrière une dune.

 

 

Lundi 17 septembre : Au milieu du désert - Khor Fakkan (53km)

 

On circule sur une autoroute, la seule route qui relie les deux cotes en fait. Des panneaux indiquent que c’est interdit aux vélos et que la vitesse minimum autorisée est de 60km/h. Vu qu’aujourd’hui le vent souffle pile dans notre nez et que la route s’élève doucement vers les montagnes on avance à un petit 8km/h.

Une voiture de police nous approche par derrière, gyrophare allume. On est bien obliges de s’arrêter. Ils nous disent bonjour puis au lieu de nous mettre une prune, ils nous escortent pendant une heure.

 

 

 

On passe un premier petit col. Les dromadaires qui mangent des buissons secs au milieu des sables nous regardent passer. On remarque dans leur regard la même lueur d’intelligence que dans celui de nos vaches.

La descente nous conduit à une station service ou on peut faire le plein d’eau tiède avant de reprendre la route. Le vent pulvérise de la poussière de sable et achève de nous démotiver. On commence à chercher un coin pour s’abriter et pouvoir pique-niquer quand une camionnette s’arrête. Le conducteur sort et nous dit « I want to help you ». Ca tombe plutôt pas mal car on a bien besoin d’aide. Il se trouve qu’il va lui aussi à Khor Fakkan. On n’hésite pas trop longtemps et monte le vélo à l’arrière, bien cale a cote d’une plaque de marbre.

Le camion avale les 50 km qui nous restaient en ¾ d’heure et nous dépose avant qu’on s’en soit rendu compte sur le front de mer de Khor Fakkan. On a gagne un jour.

 

La plage est très bien aménagée de grandes pelouses avec des arbres pour l’ombre, des sanitaires et des douches bien propres et une vue sur le port qui nous permettra de voir arriver notre bateau.

On réussit à trouver les bureaux de CMA-CGM dans le centre ville. Ils nous apprennent que le bateau arrive le 19 au soir et nous donne le numéro de téléphone de l’agent qui s’occupe du chargement.

La fin de l’après midi nous allons a la plage, l’eau est chaude et ne donne pas trop envie de se baigner. La plage est remplie de petits crabes qui se cachent dans leur trou des que nous approchons.

 

Comme tous les logements sont hors de prix on décide de dormir a la belle étoile sur les pelouses du bord de mer. On partagera l’emplacement avec de sympathiques fourmis qui tentent de nous manger.

 

Il ne nous reste plus qu’a attendre.

 

 

Mardi 18 septembre : Khor Fakkan

 

On achète quelques provisions au marché aux fruits et légumes puis se promène dans le petit marché aux poissons. Nous assistons a la vente a la criée d’un petit lot. Nous tentons ensuite d’aller au cyber café, mais il n’y a pas d’électricité ce matin. Nous reviendrons.

L’après midi nous réussissons finalement a accéder a internet. Puis nous partons nous réinstaller sur le front de mer à l’emplacement d’hier.

 

 

Mercredi 19 septembre : Khor Fakkan

 

 

 

La dernière journée à Khor Fakkan est bien longue.

Les fourmis ne nous ont pas épargnés cette nuit, elles sont toutes petites mais plutôt féroces. De plus il nous a fallu échapper à l’arrosage de la pelouse sur laquelle on dormait.

 

On passe la journée à attendre l’arrivée du bateau. Il finira par entrer au port vers minuit.

Un couple vient nous parler, l’homme surtout, car la femme, elle, ne montre que ses yeux et obéit à son mari. Il est pakistanais, semble aimer le body building et les grosses voitures américaines. Elle est philippine et s’est convertie à l’Islam.

Il souhaite nous prendre en photo et autorise sa femme à lever son horrible voile qui la fait transpirera grosses gouttes. Il tient a nous offrir à manger, nous déclinons. Ils partent puis reviennent en nous offrant des kebabs, de l’eau et des boissons.

 

Notre contact chez CMA CGM nous appelle et nous nous rejoignons. Il a un gros pick up dans lequel le vélo et les sacs logent facilement. On entre dans l’enceinte du port après avoir laisse nos passeports a l’entrée. On circule dans une impressionante ville faite de containers empiles. On arrive au quai. Il est minuit et demi.



01/10/2012
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