D\'un tour de roue

Apres la traversee d'un Montenegro calme et nature, l'arrivee en Albanie fait un petit choc. C'est comme si le voyage commencait maintenant. 

Mardi 1er Mai

On approche de la frontiere par une piste pourrie, ils sont en train de refaire la route. Arrivee a la douane, c'est la bazar complet. Les bus doublent les voitures, les albanais s'incrustent tout au bout de la file de voiture. On finit par reperer un petit guichet pieton avec personne ou on se faufile. 5 min apres on est en Albanie. On arrive dans une plaine agricole. On a l'impression de revenir 50 ans en arriere ou d'etre en Indonesie.

Sur la route on croise des anes tirant des charettes, des Mercedes et des mobylettes trafiquees. Les gamins nous courrent apres et se mettent sur le bord de la route pour qu'on leur tappe dans la main.   

On finit par quitter la route principale pour s'enfoncer dans un champ ou on passera la nuit.

Mercredi 2 Mai Bushat - Ulza (70km)

Au reveil arrivent un couple de paysans faux et rateau sur l'epaule. Ils nous saluent avec un grand sourire et viennent nous parler. L'Albanais comment dire ... on comprend rien. On communique par signes, ils sont gentils. On finit par repartir prendant qu'ils s'attaquent au fauchage du champ. 

La circulation est plutot cool tant qu'on est hors des villes. En entrant dans Lezhe ca devient un peu plus sport. Le goudron disparait et les gens commencent a faire n'importe quoi, mais ca passe.

A partir de la on commence a s'enfoncer dans les montagnes. On longe un fleuve jusqu'au lac d'Ulza. On s'arrete demander de l'eau dans un cafe et on demande a la serveuse si elle sait ou on peut dormir. Elle reflechit 5 secondes, puis nous repond qu'on peut planter la tente chez ses parents juste en dessous du cafe au bord du lac.

Alors qu'on est en train de manger, ils viennent nous voir et nous invitent a manger avec eux. En guise de 2eme repas poisson et oeufs de poisson frits, crudites et rakia (alcool de raisin local). On passera la soiree en leur charmante compagnie.

Jeudi 3 Mai : Ulza - Col de Bulqize (49km)

Apres les au revoirs on reprend la route un peu fatigues. 

On continue a grimper en direction du col de Bulqize qui se situe juste avant la frontiere Macedonienne. 

On est invites a faire une pause par le gerant d'un Lavazh (Lavage). C'est un peu une institution ici. Il doit y en avoir un pour 10 habitants. Ca consiste en une dalle de beton et un carsher ou les gens viennent se faire laver la voiture. Le mec parle anglais et nous parle un peu de l'Albanie. Il projette de se rendre a Londres voir son cousin. Comme il n'a pas de visa il passera la frontiere en clandestin ce qui n'a pas l'air de l'inquieter tant que ca. 

A midi on s'arrete sous un arbre a la sortie d'un bled. Un gamin se pointe avec son velo et nous fixe sans rien dire. Arrive alors sa soeur puis la copine de sa soeur puis d'autres gamins, un petit vieux et 2 dames. Les fillesparlent espagnol et traduisent les questions.  Les dames sont presques decues qu'on aie deja mange et qu'on veuille repartir sans qu'elles puissent nous offrir l'hospitalite.

On finira la journee par l'assenssion du col en haut duquel on s'arrette dormir.

Vendredi 4 Mai : Col de Bulqize - Dzepiste (66km)

On traverse dans la matinee la "charmante" ville de Bulqize. Installee dans les montagnes au pied du col, elle est entouree de de petits ruisseaux qui serpentent parmi les ordures et les sacs poubelles. Quand ils ns sont pas effondres les batiments son sales et rouilles. Ca et la sur le bord de la route des carcasses de voitures et des ordures brulees. Il faut ajouter a ca les gens qui nous regardent de travers et une gare de bus hyper anarchique. On ne s'est pas attarde dans le coin. 

La region est tres pauvre et on ne se sent pas trop a l'aise. Une boucherie est signalee au bord de la route par la panse et les tripes d'une vache repandus sur le bord de la route. 

On est pas faches d'atteindre le poste frontiere. Toujours pas de probleme a la douane. Ce nouveau pays pour nous c'est l'inconnu. On ne connait ni la langue, ni la monnaie, ni le taux de change ni rien du tout en fait. La seule information qu'on aie par la bouche d'un francais croise en Italie est " Les macedoniens sont des cons" et une carte routiere.

On retire de l'argent et fait quelques courses a Debar. Les premiers pas dans ce pays et les premiers contacts avec les habitants nous font bonne impression.

On part vers le sud le long d'un lac en direction de Struga. On s'arrete sur une coline. On partagera le camp avec une grosse tortue qui dort non loin de nous sous une souche.