D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Premiers pas en Asie : 30 Septembre au 13 Octobre (500km)

Dimanche 30 septembre : Port Klang - Shah Alam (39km)

 

Alors qu’on pensait entrer facilement et gratuitement en Malaisie, l’agent de la compagnie qui nous fait débarquer du cargo nous demande 50$ chacun. La pilule a du mal à passer, mais on n’a pas trop le choix. L’arrivée de Gopal, notre hôte Couch surfing ne débloque pas la situation et on est obligés de payer.

On sort du poste de douane de port Kelang puis charge les sacs dans la voiture de Gopal.

Apres les chaleurs de l’Iran, il fait presque bon en Malaisie. Débarrassés des sacoches on fait une bonne moyenne et parcourt en quelques heures les 40 km qui nous séparent de la maison de Gopal, a Shah Alam, une ville de la banlieue de Kuala Lumpur.

 

En arrivant, on l’aperçoit endormi sur le canapé a travers la baie vitrée et on est obligés de le réveiller. Les yeux tous rouges il nous emmène au restaurant indien de l’autre cote du paté de maison. 3 min de voiture et on est devant une bonne assiette de mee goreng (nouilles sautées aux légumes avec des gros bouts de piment qui pique), ça rappelle l’Indonésie.

Le soir, Gopal nous emmène faire un tour dans Kuala Lumpur (KL), la capitale, pour aller voir les Petronas Tower surnommées « Twin towers » : deux immenses immeubles identiques (450m de haut) et rayonnant de lumières. C’est un des emblèmes de la Malaisie. Apres Dubaï, on fait un peu les blasés. La tour la plus haute du monde, ouais ouais, on connait.



Lundi 1 au Mercredi 3 octobre : Shah Alam

 

On se lève tôt le premier matin pour aller à Batu Caves. Un ensemble de temples bouddhistes situés dans une grotte. On y accède par un long escalier.

Gopal est malais et originaire d’Inde. Sa religion hindoue lui vient de ses parents indiens émigrés en Malaisie il y a 60 ans. Il profite d’être a Batu Caves pour faire une prière et nous invite à venir au temple. Après avoir enlevé mes chaussures, le prêtre me met un peu de poudre colorée sur le front et part faire des incantations devant une statue en sonnant une clochette et brulant de l’encens. Il nous remet ensuite une fleur et une banane dans une poche plastique pour les donner en offrande a un autel de prière.

Nous avons la bénédiction hindoue. En Iran on m’a offert une bague venant de la tombe de l’amir Hossein qui est un porte bonheur. Et nous trimbalons également des petits yeux turcs contre le Nazar, le mauvais œil. Si avec tout ça il nous arrive quelque chose c’est vraiment pas de chance.

Mais revenons à la banane. La grotte est habitée par une colonie de macaques qui profitent de la distraction des touristes. Gopal n’aura pas fait 10 mètres qu’un singe arrache la poche, épluche la banane et l’avale. Avant qu’on puisse réagir il dévore la fleur puis s’enfuit comme un voleur vers les hauteurs de la grotte.

 

Le soir on part visiter l’endroit le plus bizzare / absurde / kitsch / moche (choisissez le mot qui vous plait) qui nous a été donné de voir : I city. Un genre de parc d’attraction sans attraction ou nous avons le “plaisir” de voir : une foret d’arbres artificiels lumineux multicolores, un tyrannosaure en plastique avec ses copains tigres et pandas, des flamands roses clignotants, des paons en néons, le carrosse de Cendrillon, un frigo géant de la taille d’un gymnase avec de la vraie neige dedans, des tournesols lumineux géants etc.

Gopal insiste pour nous prendre en photo partout. On ressent une sorte de décalage.

 

Les jours suivants ne seront pas hyper actifs.

 

 

On fait essentiellement la tournée des restaurants indiens, chinois, malais des environs. On se régale de riz frit, de nouilles sautées et de soupe chinoise aux raviolis, de chappattis et de nans, de ragouts a la noix de coco ou au curry. Un des cotés vraiment bien en Malaisie c’est la diversité de population.

D’un coté les malais, musulmans, proches des indonésiens (la langue officielle de l’Indonésie est en fait le malais). De l’autre les chinois, taoïstes ou confucianistes, sont dans le pays depuis longtemps et tiennent une bonne partie du business. La troisième communauté est indienne, avec presque 10% de la population. Chacune des communautés a ses restaurants, ses écoles et ses lieux de culte. La population vit depuis peu dans une certaine harmonie mais la cohabitation ne doit pas toujours être facile.

 

Le mercredi soir on part a Kuala Selangor, au nord de Shah Alam, pour aller voir des lucioles. A la nuit tombée, de petits bateaux a rames nous emmènent le long de la rivière. Les scarabées males sont installés dans des buissons au bord de l’eau et clignotent du mieux qu’ils peuvent en espérant avoir un rencard. C’est presque l’ambiance de Noel avec les guirlandes dans les sapins, malheureusement les moustiques viennent nous rappeler ou on est.

 

 

Jeudi 4 octobre : Shah Alam – Batu Laut (74km)


Comme il nous faut patienter 10 jours dans le coin avant de retrouver Fix et Marion a Sumatra, on décide d’aller faire un tour de vélo dans le sud de la Malaisie. Notre destination : Melaka. Ancienne capitale de la région et importante zone de commerce maritime du 16eme au 18eme siècle pour les épices.

 

On ne part pas aussi tôt que l’on aurait souhaité et grâce à la qualité de notre carte Malaise on se retrouve vite égarés. La banlieue de KL est truffée d’autoroutes dans tous les sens. La chance nous sourit quand une dame s’arrête pour nous aider. Elle nous dessine un plan d’une précision chirurgicale qui nous conduit sans encombre à la route à suivre. C’est une route avec pas mal de circulation et on est contents de s’arrêter dans un petit restaurant indien pour la pause de midi. Apres un grand verre de thé glacé et une grosse assiette de riz frit on est prêts à repartir.

Le soleil ne nous laisse pas trop de répit et on transpire pas mal toute l’après-midi. Apres s’être engagés sur une petite route, on traverse de grande plantations de palmiers à huile. On croise des camions charges des grappes de fruits dont est extraite l’huile.

 

 

On s’arrête au bord de la route manger un délicieux ananas acheté un peu avant.

En fin d’après-midi on aperçoit la mer qu’on longera plein sud jusqu’à Melaka. Apres une pause the on se trouve un petit coin tranquille pour planter la tente, dans un champ de palmiers.

 

A peine le vélo arrêté, les moustiques sortent et nous attaquent. On enfile a la hâte nos habits à manches longues et monte la tente. On transpire à grosses gouttes en mangeant nos nouilles instantanées et se met a l’abri dans la tente. Cette nuit, après avoir sué quelques heures et finalement réussi à trouver le sommeil dans notre tente sauna, un orage nous réveille.

 

 

Vendredi 5 octobre : Batu Laut – Port Dickson (71km)

 

Matin chagrin, dès le réveil nous nous mettons à plier le cap trempé. Les moustiques nous harcellent pendant que nous essuyons tant bien que mal la pluie de la tente. Nous nous résignons et plions les affaires mouillées, ca séchera plus tard. On s’enfuit hors de la palmeraie. Quelques centaines de mètres plus loin, on s’arrête dans un warung (boui boui malais) pour prendre le petit déjeuner.

 

Le relief n’est pas si plat aujourd’hui. A la pause de midi on s’arrête dans un petit restaurant chinois et on en profite pour déplier tente et matelas et les faire sécher.

La ville de Port Dickson n’a pas grand intérêt et après une promenade sur la plage on part se coucher.

 

 

Samedi 6 octobre : Port Dickson – Masjid Tanah (53km)

 

Fatigue et manque de motivation aujourd’hui = petite journée.

On passe quelques heures dans un petit restau chinois. Le riz au poulet est délicieux.

Le soir, on campe derrière des maisons, dans un champ encerclé par la jungle. Au loin on voit les singes se battre dans les arbres. Les moustiques nous obligent encore une fois a se replier dans la tente malgré les serpentins à bruler supposés répulsifs.

Au milieu de la nuit, un violent orage éclate. La foudre tombe pas très loin de la tente. On serre les fesses, impuissants.

 

 

Dimanche 7 octobre : Masjid Tanah – Melaka (31km)

 

L’orage a trempé et rempli de boue la tente. Il pleut encore ce matin. Tant pis, on plie tout mouillé et part prendre le petit déjeuner ailleurs. On s’arrête dans un warung pour un roti canai (un pain plat dont la pâte est étirée très finement avant d’être repliée et grillée) servi avec une sauce aux anchois qui pique. C’est délicieux. Le patron du warung est sympa et on discute avec lui. En Malaisie, l’anglais est couramment utilisé. Les différentes populations parlant préférentiellement leur langue d’origine, un anglais aux sonorités asiatiques sert pour communiquer, plutôt que le malais qui est pourtant une langue très facile a apprendre (pas de conjugaison, pas de pronom, aucune exception ou règle farfelue).

On arrive en fin de matinée à Melaka. Apres avoir trouvé une guesthouse sympa dans Chinatown, on nettoie et étend la tente puis part manger des nouilles.

Reposés par une petite sieste, on déambule dans la ville. Elle a été successivement aux mains des portugais, hollandais puis anglais entre les 16eme et 18eme siècles. L’Europe se disputait alors ce port strategique pour la maitrise du commerce des épices. Il y a 300 ans c’était déjà business business. On entend des cloches sonner, on visite les ruines d’églises ou de forteresses. Bien des choses qu’on n’a pas vues ou entendues depuis longtemps.

 

Le quartier chinois ou nous dormons regorge de temples, de petites ruelles fleuries et de vieilles maisons.

 

 

Lundi 8 octobre : Melaka – Kuala Pilah (75km)

 

Apres un gros orage cette nuit, il se met à pleuvoir ce matin alors qu’on sort le vélo. On attend la fin du gros de l’averse pour partir sous un ciel gris.

Il y a beaucoup de circulation sur la route du Nord jusqu’à Alor Gajah ou on bifurque vers Tampin. A midi on s’arrête dans une cantine malaise déguster une soupe laksa au gout de poisson étrange.

L’après-midi on roule sur une petite route. On croise quelques plantations d’hévéas au milieu de la jungle.

Arrivés à Kuala Pilah en fin de journée, on trouve un hôtel pas cher tenu par un chinois. Vu la violence et la fréquence des orages, on préfère se rabattre vers les logements en dur. Et a 10 euros la nuit, on aurait tort de se priver. Et le tort tue hein papi ?

 

 

Mardi 9 octobre : Kuala Pilah - Seremban (48km)

 

Quelques kilomètres d’une route surchargée nous suffisent. On quitte la route principale pour rejoindre Sri Menanti, la ville des rois de la région (Negeri Sembilan). Le palais royal est enregistré au Guinness des records malais comme le plus haut palais entièrement en bois.

L’après-midi, on a la joie de retrouver la route principale et sa circulation mais également de rouler sous la pluie. On arrive finalement a Seremban après avoir battu notre record du monde de vitesse : 74,9 km/h !

Le premier hotel n’en est pas un, c’est un salon de « massage » pour hommes, dans le second une chinoise en mini jupe m’appelle « come here darling », le troisieme est du meme accabit. Le quatrieme sera le bon. Il est tenu par un petit vieux chinois hyper actif et très marrant.

 

 

Mercredi 10 octobre : Seremban – Shah Alam (101km)

 

Une journee sans histoire, la route nous permet d'avancer vite. Plutot que de passer une autre nuit a l'hotel, a midi on decide de forcer un peu pour arriver a Shah Alam ce soir.

 On s'arrete a un telephone public pour prevenir notre hote. Pauline se fait avoir par le bon vieux coup du chewing gum. Elle passe 15 bonnes minutes a enlever la pate jaune degoutante qui s'est collee partout dans son oreille. Les gamins de l'arret de bus voisin nous regardent en riant. Bande de petits galopins.

 

On arrive a la maison a 19h passee apres 101 km de velo. Contents de notre performance et pas si epuises que ca. Pour feter notre nouveau record, on s'achete une bonne biere qu'on deguste avec un plat de nouilles sautees.

 

 

Jeudi 11 au samedi 13 octobre : Shah Alam

 

Derniers jours a Shah Alam avant de s'envoler pour l'Indonesie. Journees au calme pour la plupart. On va faire un tour au jardin botanique de Shah Alam et au marche de nuit.

 

On va egalement au port pour acheter nos billets de bateau. La seule liaison interessante pour nous entre  la Malaisie et Sumatra arrive a Tanjung Balai, petite ville ou il n'y a pas de service d'immigration. Il nous faut donc un visa pour prendre ce bateau, et le temps nous manque pour le demander. Ce sera donc en avion car l'aeroport d'arrivee a un service de douane.

 

Vol reserve pour le 14 au matin.

On part prendre 15 jours de vacances bien meritees vu la dure vie qu'on mene. Au programme visite de villages typiques autour d'un lac volcanique, trek dans la jungle a la rencontre des orangs outans et plongee dans les canyons sous marins de pulau weh.

 

A bientot et merci de nous suivre ca fait plaisir.



13/10/2012
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