D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

L'ile mysterieuse (1ere partie) : 14 au 19 octobre

Dimanche 14 octobre : Shah Alam – Lac Toba - Tuk tuk

 

Il fait encore nuit quand on se réveille. L’avion décolle tôt et il ne faut pas le rater. Apres avoir avalé un petit déjeuner dans un restau indien, on avale les 60km vers l’aéroport à 150km/h de moyenne. Avant de s’en rendre compte on se retrouve assis dans un avion qui décolle puis nous fait atterrir de l’autre cote de la mer. Nous voilà en Indonésie, a Sumatra.

Passées les formalités d’immigration on se retrouve en dehors du minuscule aéroport de Medan, il n’y a plus qu’à attendre l’arrivée de FX et Marion. La blague c’est que leur avion n’est pas annoncé sur le panneau d’affichage, il y en a bien tout un tas d’autres mais pas celui-là. Pas de panique, c’est normal ici et ça n’empêchera pas l’avion d’atterrir à l’heure.

Nos deux amis finissent par déboucher du hall de l’aéroport. Un an qu’on ne les a pas vus. On va se rattraper pendant ces deux semaines.

 

On se met tout de suite en quête d’un taxi, il nous faut négocier ferme pour obtenir un prix décent (60 000 Rupiah, un peu moins de 6 euros). En approchant de la gare des bus le chauffeur tente une entube en essayant de nous faire payer 60 000 par personne. Il nous prend pour des idiots. Ce ne sera ni le premier ni le dernier.

On monte dans le premier bus en direction du Lac Toba, notre première destination. Apres 5h serrés comme des sardines sur des banquettes défoncées, 5h à respirer la fumée des kreteks (cigarettes au clou de girofle) et à regarder des clips de pop indonésienne diffusés a plein volume, 5h secoués sur des routes tortueuses au milieu des forets, plantations d’hévéas et de palmiers a huile, 5h à devoir faire confiance à notre chauffeur kamikaze, on finit par arriver sur les bords du lac Toba, dans la petite ville de Parapat. Avec le recul ce trajet nous semblera presque confortable.

 

Apres avoir échappé a un tour-operator très désagréable qui tente de nous vendre un trajet en taxi hors de prix, on se dirige vers l’embarcadère. Installés sur le pont d’un petit bateau, on a enfin le temps de se poser un peu en mangeant les bananes qu’on vient d’acheter.

1h plus tard on débarque sur la presqu’ile de Tuk tuk sous une pluie plutôt rafraichissante. La saison des pluies approche. On traverse la péninsule à la recherche d’un endroit où dormir. On finira par s’arrêter dans une guest-house (Mas cottage) au bord du lac.

 

 

La nuit tombe et on se retrouve dans la salle commune pour un riz frit, une bière Bintang et une partie de cartes. Les autres touristes de la pension sont tous sans exception devant leur écran d’ordinateur, de tablette ou de “smart” phone (ca n’a pas l’air de rendre plus smart en tout cas). Personne ne se parle, on se croirait sur une autre planète. Bienvenue au XXIème siècle.

 

 

Lundi 15 octobre : Lac Toba - Pangururan

 

Le lac Toba remplit une gigantesque caldeira (immense dépression formée après l’éruption d’un volcan), les flans sont très abrupts. Situe a 2000m d'altitude, le climat est relativement frais sur les rives du lac. Au milieu de cette mer d’eau douce, il y a l’ile de Samosir ou nous sommes maintenant. Le sol très fertile permet la culture de nombreuses variétés de fruits et légumes, entre autres : cacao, café, riz, bananes, piments, noix de coco, mangues, tapioca, arachides, etc.

 

Cette région est depuis longtemps le berceau des Bataks. Cette ethnie est restée extrêmement isolée jusqu’à l’arrivée de la deuxième vague de missionnaires protestants au 19e siècle (les premiers s’étant fait manger). A force de diplomatie et d’intelligence, un des missionnaires a réussi à détourner la population du cannibalisme au profit du christianisme.

Ce matin on a réserve 2 scooters pour aller explorer l’ile.

 

La première étape est Simanindo ou on assiste à un spectacle de danse traditionnelle Batak. La musique à base de percussions est sympa mais les danseurs ne sont pas tous enthousiastes et la danse est plutôt simple.

 

On s’arrête en route manger notre repas de midi, riz blanc, grillades et soupe de porc le tout avec de la sauce aux piments qui pique. L’après-midi on tente d’atteindre une ville qui a un joli point de vue sur l’ensemble du lac. Une averse nous contraint à rebrousser chemin. On se rabat sur des sources d’eau chaude, malheureusement elles sont captées et jaillissent dans des piscines artificielles dont l’entrée est payante. On boit un thé et prend la route du retour. Une averse nous prend en route et nous rentrons trempes.

 

Le soir on va manger dans un petit restaurant familial (chez Joe). Pendant que la mère cuisine, ce qui est plutôt long, sa fille vient discuter avec nous et fait des tours de magie avec plus ou moins de réussite.



Mardi 16 octobre : Lac Toba - Tomok

 

On visite un petit village musée non loin de notre pension. Il y a un ancien tribunal ou le suspect était jugé puis frotté de sauce au piment avant d’être coupé en morceaux et servi au diner.

On marche ensuite vers le village de Tomok ou après un repas aux saveurs étranges, on visite la tombe du roi. Le site est petit et on est vite sur le retour.

 

On retourne chez Joe ce soir. Le plan était de cuisiner avec la mama ce qu’on allait ensuite manger. On se pointe donc à 17h après le gouter, comme convenu la veille. Et on se retrouve 5 minutes plus tard devant une assiette de riz et de poulet avec une sauce a la noix de coco et aux épices mystérieuses. Le poulet à la Batak est déjà prêt et il ne nous reste qu’à manger. La mama rusée comprend l’anglais quand ca l’arrange.

 

 

Mercredi 17 octobre : Lac Toba - Tuk tuk - Berastagi

 

On reprend la route : d’abord un bateau puis un premier bus jusqu’à Permatangsiantar. On débarque dans une des pires gares des bus qu’on puisse imaginer. Au sol des ornières remplies d’eau boueuse et d’ordures. 4 ou 5 sonos de vendeurs de CD crachent des musiques différentes à plein volume pour essayer de passer au-dessus du bruit de la circulation et des klaxons. Un peu plus loin un marchand moud de la farine avec un bruit pas possible. Les vendeurs de tickets de bus nous harcellent. On se réfugie dans un petit restau crasseux pour manger un repas pas très bon. La viande du ragout est très dure et la serveuse nous amène 2 cutters bien rouillés pour la couper.

 

A peine le repas avalé on saute dans un mini bus déglingué pour repartir vers Berastagi. Il y a 15 sièges mais des gens montent dans le bus tout au long de la route et on se retrouve à 20 puis 25 et finalement 31 une fois que 8 écoliers ont escaladé le bus pour s’installer sur le toit. Beaucoup plus tard, on change pour un petit bus et finit par atteindre notre destination. Le temps de trouver un hôtel et la nuit commence à tomber. On aura mis toute la journée pour parcourir à peu près 160km.

 

L’Indonésie c’est le bazar, c’est très peuplé (Sumatra au moins) et parfois très bruyant,  beaucoup moins développé que la Malaisie, mais il reste encore de très beaux endroits sauvages et préservés, les différentes ethnies ont conservé leur culture et on rencontre des gens sympa.

 

 

Jeudi 18 octobre : Berastagi

 

La journée commence par un tour au marché aux fruits et légumes. On s’abrite d’une averse dans un café et déguste les fruits inconnus achetés plus tôt. Difficile de décrire les gouts il vous faudra venir et essayer par vous-mêmes.

 

Un mangoustan                

 

On part ensuite à pied pour visiter un village Batak Karo. On découvre ce qui constitue le « village » : deux maisons en ruines au milieu d’un quartier bien pauvre, seules témoins de l’architecture traditionnelle Batak a Berastagi.

 

De retour à l’hôtel, on rencontre Gustavo qui propose d’être notre guide pour la suite de notre programme à Sumatra : une rando de 3 jours dans le parc naturel du Gunung Leuser a la découverte des orang-outans. Gustavo, originaire du Lac Toba, est sympa, bavard, connait la France et semble compétent pour nous conduire dans la jungle. On passe un long moment avec lui à discuter de notre futur trek dans la jungle mais aussi de Poitiers ou il a vécu, de Patrick Juvet, d’iles indonésiennes reculées, du Futuroscope qu’il adore, etc. Banco, il sera notre guide pour les trois prochains jours.

 

On passe la soirée avec Junita et sa cousine, une couchsurfeuse contactée par Marion.

 

 

Vendredi 19 octobre : Berastagi – Ketambe

 

La journée d’aujourd’hui doit nous permettre de rejoindre Ketambe, petit village aux portes du parc naturel de Gunung Leuser, a environ 6h de Berastagi. Ici on ne compte pas en kilomètres, et c’est mieux ainsi pour ne pas être démoralisé. Ketambe est situé à 180km de Berastagi !

 

Le départ était prévu entre 9 et 10h. On part à 11h, déjà impatients. Gustavo nous a réservé un bus grand luxe : une personne par siège, un seul homme dans le bus (= un seul fumeur), pas de musique. Le trajet se fait sur une route tortueuse et étroite au milieu d’une montagne dont les flans sont parfois couverts de champs de maïs et de cacaotiers. Dans les villages, les paysans utilisent les bords de la route pour sécher les fèves de cacao au soleil.

 

Arrivés à Kutacane en fin d’après-midi on prend un opelet, un autre moyen de transport en commun. C’est un pick-up avec un toit dans lequel on se retrouve, nous 4 Français, face à 8 Indonésiennes voilées et on se ne sait pas combien d’hommes sur le toit. Le conducteur a eu la bonne idée de placer une grosse enceinte entre les deux banquettes pour qu’on attende bien les basses de la musique qu’il écoute à fond.

 

Une heure plus tard, on arrive dans notre guest-house à Ketambe, tellement proche de la forêt tropicale que des singes viennent nous dire bonjour depuis les arbres à quelques mètres de la terrasse du restaurant.

 

Demain on part pour trois jours dans la jungle.

 



30/10/2012
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