D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Le blues du Mekong : 4 - 10 janvier (396km)

Vendredi 4 janvier : Phnom Penh – Neak Luong (61km)

 

Vu notre echec de la veille on decide d’assurer et de prendre un bateau pour passer la frontiere, en suivant le Mekong. Comme les billets sont chers depuis Phnom Penh on roulera toute la journee en velo pour prendre un bateau plus court demain.

 

Nouveau depart de Phnom Penh, pour de bon cette fois. La route est ininteressante au possible. On met les boules quies pour se proteger des klaxons, les lunettes de soleil, la casquette sous le casque et on avance en pensant a autre chose.

 

Vers midi il est assez difficile de trouver un restaurant. Depuis une minuscule terrasse, 3 jeunes nous font signe de venir les rejoindre. A peine installes ils nous tendent un petit verre de mauvaise gnole. Ils n’en sont pas a leur premiere tournee. Vu leur niveau d’anglais et leur etat d’ebriete la conversation est limitee. On mange notre soupe en silence pendant que le meneur de la bande nous repete inlassablement des phrases sans queue ni tete. Il nous avoue qu’il aime boire du lait. Ca nous fait une belle jambe. Il commence a devenir penible et finit par nous demander de l’argent. On decampe.

 

On arrive finalement a la ville de Neak Luong ou on a prevu d’attraper le bateau pour la frontiere demain matin. Malgre des recherches dans le centre il est impossible de trouver le depart du bateau. Il n’existe plus en fait. Depuis que la piste qui partait au Vietnam est devenue une route le voyage ne se fait plus en bateau. Au final ce n’est pas plus mal.

 

La mauvaise surprise de la soiree vient de mon estomac. De droles de gargouillis et de petits rots gout d’oeuf me rappellent a mes bons souvenirs. Je retrouve sans plaisir mon animal de compagnie d’Indonesie, la gardiase.

 

 

Samedi 5 janvier : Neak Luong – Vietnam - Tan Chau (67km)

 

Apres une bonne nuit aux toilettes, il faut partir.

 

On longe aujourd’hui le mythique Mekong, le garde manger de toute l’Asie du Sud Est.

Ses crues saisonnieres inondent les champs et apportent les alluvions necessaires a la culture massive du riz. Il nourrit ainsi le Cambodge, le Vietnam (2eme exportateur mondial de riz), la Thailande (1er exportateur mondial), le Laos et une partie de la Chine. Il est egalement tres riche en poissons et extrement utilise pour le transport.

 

La route est calme aujourd’hui, on longe le fleuve pendant plusieurs heures.

Des ecolieres nous accompagnent un moment en velo. Leur technique est pas mal, la passagere sur le porte baggage pedale aussi, c’est un peu un tandem au final.

 

En atteignant le poste de controle, le douanier nous dit qu’on ne peut pas passer. Il faut qu’on retrourne 2 km en arriere pour faire tamponner notre passeport. Le poste des douanes est bien cache au bord du Mekong. On finit malgre tout par avoir le tampon. Notre visa perime demain, il etait temps. Ca fait rire le douanier, allez comprendre.

L’entree au Vietnam est un peu moins detendue. Le douanier prend nos passeports et s’enferme 10 minutes dans sa cabanne avant de nous dire de partir en nous rendant nos sesames tamponnes.

 

Ca n’a pas ete simple mais on y est finalement, le Vietnam. Les differences avec le pays voisin nous frappent rapidemment. Ca grouille de monde mais pas une voiture. Tout se deplace sur deux roues, meme les marches et les restaurants. On suit de nombreuses femmes avec des vieux velos rouilles et des chapeaux chinois (il semblerait que ce soit Vietnamien en fait) sur la tete.

 

 

La route arrive a un cul-de-sac, pas de panneau. Il y a un bac pour traverser la riviere, le premier d’une longue serie...

On atteint la premiere ville sur notre route, Tan Chau. Apres s’etre installes on part manger au marche de nuit. Dans un des stands ils nous servent un sandwich au pate, ici ils appellent ca «banh mi pate», et c’est tres bon. Dans un autre stand la patronne, apres nous avoir servi 2 assiettes alors qu’on n'en demande qu'une, apres nous avoir commande des boissons qu’on ne veut pas et essaye de nous forcer a acheter de l’eau, apres tout ca donc, elle nous fait le coup de l’erreur dans la monnaie en essayant de nous entuber 50 000 dongs. On est un peu enerves en rentrant. 

 

 

Dimanche 6 janvier : Tan Chau

 

Comme la nuit n’a pas ete plus reposante qu’hier et qu’il pleut aujourd’hui, on decide de rester en ville un jour de plus.

On trouve rapidemment un pharmacie qui vend les pilules miracles. Une fois le traitement commence plus aucun soucis. Affaire classee. Le reste de la journee sera passe au cyber-cafe ou a bouquiner a l’hotel.

 

 

Lundi 7 janvier : Tan Chau – Cao Lanh (68km)

 

On traverse le Mekong en bateau pour commencer la journee. On suivra la rive nord jusqu’a Cai Be. La petite averse de la matinee s’arrete rapidemment et le reste de le journee est sans trop d’histoire. On apercoit de temps en temps les champs de riz qui couvrent la plaine, quand la file incessante des maisons le long de la route s'interrompt.

 

On est sur la defensive depuis l’affaire d’hier soir. Du coup on se prend un peu la tete avec la patronne du restau ce midi en pensant qu’elle essaie de nous entuber. La suite nous prouvera que non.

Le soir on mange notre premiere pho, le plat de base au Vietnam. Un gros bol de soupe de nouilles au boeuf servi avec plein de petites herbes et du soja. Pas cher et tres bon.

 

 

Mardi 8 janvier : Cao Lanh – Cai Be (67km)

 

A la sortie de Cao Lanh on tente de prendre une petite route le long de la riviere. Les panneaux de signalisation ont disparus depuis la frontiere et on tente notre chance sur une des routes. Perdu. La route devient minuscule et finit par se transformer en sentier. On croise deux Vietnamiens dont un est bien saoul. Le plus apte des deux nous indique la direction a prendre et appelle le bac de l’autre cote de la riviere pour la traverser. Le deuxieme bonhomme me crie des trucs en Viet a 5 cm de l’oreille en plantant son doigt entre mes cotes. Ici c'est comme ca, les gens aiment bien vous toucher.

 

Arrives de l’autre cote on les remercie et reprend la route. Rebelotte quelques kilometres plus loin, on se retrouve a un nouvel embarcadere pour un bac, aucune indication, c’est ca ou un piste qui s’enfonce dans les arbres.

Le delta du Mekong est un veritable labyrinthe. Les milliers de canaux et de bras de rivieres, les nombreuses routes et pistes, l’absence de panneau et de point de vue rendent l’orientation tres difficile. C’est bien la premiere fois qu’on se perd comme ca.

Heureusement une dame nous explique qu’elle va comme nous a Mytho et nous guide jusqu’a la ville. On se retrouve sur la grande route qu’on essayait d’eviter mais on n’a pas vraiment le choix.

 

On atteint Cai Be ou on trouve tant bien que mal un hotel. On reussit a trouver le port d’ou on embarquera demain pour aller visiter le marche flottant de la ville.

 

 

Mercredi 9 janvier : Cai Be – My Tho (54km)

 

On negocie ferme le prix du bateau et on embarque pour aller visiter le marche flottant. Dans un des meandres de la riviere de nombreux bateaux sont a l’ancre et ca discute le prix des pasteques ou des citrouilles. Les entrepots sont ouverts cote riviere et les marchands dechargent des ananas depuis les bateaux. Tout se passe comme dans un marche normal sauf que c’est sur l’eau. Les negociants remplissent leurs calles de fruits ou de legumes puis naviguent de marche en marche pour vendre leur cargaison.

  

 

On refait une tentative pour trouver la petite route sympa au bord du fleuve mais c’est a nouveau l’echec. On erre pendant 2 heures sur des chemins de beton ou de terre dans des petits villages inaccessibles en voiture, on prend 2 fois le bac. C’est assez sympa comme coin, c’est calme. Pensant partir plein Est on se retrouve finalement a 3km au Nord de notre point de depart. On decide d’arreter les essais pour aujourd’hui et on s’engage sans plaisir sur la nationnale 1.

 

A midi on s’arrete dans un grand restaurant avec des hamacs. Au moment de l’addition c’est la douche froide, ils nous demandent le triple du prix normal. On leur explique qu’on ne paiera pas cette somme. Ils finissent par devenir franchement agressifs et on part completement degoutes par ces gens.

On commence a douter du pays. On se demande vraiment ce qu’on fait la. Il nous reste 2 jours jusqu’a Ho Chi Minh Ville (Saigon). De la on pourra envisager d’autres solutions que le velo, un bus peut etre, le Laos n’est pas loin.

 

Le soir on profite de la ville pour acheter un puce de telephone. On contacte l’ami Arnaud (Donar pour les intimes). Copain de promo il est expat a Nha Trang, une ville sur la cote ou on a prevu de passer le voir. Il nous apprend au passage que 2 autres copains habitent Saigon. Parfait, ca nous changera les idees.

 

 

Jeudi 10 janvier : My Tho – Can Giuoc (73km)

 

La journee commence bien, une petite route avec peu de circulation. On se trouve un restaurant sympa a midi. Le patron a l’air enchante qu’on mange chez lui et il nous serre la main tres chaleureusement quand on s’en va.

 

L’apres midi on croise pas mal de mobylettes chargees a l’arriere d’un grand panier en fil de fer, et dans ce panier, entasses les uns sur les autres, des chiens. Les charmants animaux partent a la boucherie.

 

 

On finit la journee dans un hotel karaoke (?). On sort au restaurant d’a cote et la patronne nous fait a nouveau le coup de l’addition truquee. Un peu idiote quand meme parce que les prix sont inscrits sur la carte. On rectifie ca et on part se coucher de mauvaise humeur.

 

Plus de photos : Vietnam



18/01/2013
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