D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

La Perse millenaire : Shiraz - Dogan du 25 aout au 1 septembre (285km)

Samedi 25 aout : Shiraz


On commence la journee par aller faire un tour a la police, il nous faut renouveller notre visa. On prend un taxi au reveil, et on sympathise avec le chauffeur qui nous propose de venir manger chez lui un soir. Le programme est charge donc on decline.

On fait un premier arret a la banque pour aller payer le visa, puis on file au commissariat central pour remplir les papiers. Une fois dans le batiment, un des policiers qui parle le mieux anglais nous explique que ce n’est pas possible. Notre seul renouvellement est deja fait. On discute avec lui, lui explique notre voyage et pourquoi on a besoin de plus de temps. Il finit par aller voir son chef et nous dit de revenir demain a l’ouverture.

 

On revient donc a l’appartement, un coup dans l’eau. Leyla la femme d’Ali nous a prepare un super repas. Ali quand a lui ne pourra pas rentrer ce midi.

On passe l’apres midi au cyber café. Le soir, on part en ville en voiture histoire de respirer le grand air. Apres une heure dans les bouchons, on arrive chez la mere d’Ali.

 

On finit par repartir pour aller visiter le tombeau d’Hafez, poete iranien du 14eme siècle qui est ici venere comme une divinite. Les gens viennent en masse pour venir voir sa sepulture.

Ali passe la visite a nous filmer en gros plan et a prendre des dizaines de photos, il nous faut poser sans arret. Un peu fatigant tout ca. En sortant on attend un quart d’heure devant un stand de mais grille jusqu’a ce qu’Ali decide que le mais n’est pas bon. On est bon pour 1h dans les bouchons pour rentrer a l’appart, manger et se coucher.



Dimanche 26 aout : Shiraz

 

C’est reparti pour le commissariat qu’on trouve beaucoup plus facilement que hier matin. On reste dedans quinze minutes pour donner nos formulaires remplis au policier rencontre hier puis il nous dit revenez a 1h. On profite du temps disponible pour aller au bazar et dans un petit musee-jardin. On se repointe au commissariat ou on a droit a un entretien d’une bonne heure. On nous rend finalement nos precieux passeports avec le visa prolonge. On est en 24 h passé de “impossible de prolonger” a une prolongation de 31 jours qui deborde meme la duree de validite maximale de notre visa…Allez comprendre.

 

Apres avoir passé la fin de l’apres midi a se reposer on va passer la soiree chez les parents de Mohamed. Il nous avait heberge avec ses deux colocs a Tabriz. Il vient malheureusement de commencer son service militaire. Malgre son absence, on passe une soiree tres sympa avec ses parents, son frère et sa soeur.

 

Soiree qui nous fait regretter d’avoir mis les pieds chez Ali. Le temps n’aidant pas, on trouvece dernier de moins en moins sympathique. Ce qui est fait est fait. Demain, de toute facon nous reprenons la route.

 

 

Lundi 27 aout : Shiraz – Persepolis (58km)


Ali est a nouveau en retard (comme a chaque fois) et nous partons une heure plus tard que prevu a son labo. Il nous repete pour la enieme fois qu’il viendra passer chez nous quinze jours de vacances en France, on a cependant deja assez vu Ali et on n’est pas mecontents de le quitter.

 

On prend la route de Persepolis, ancien palais des rois Perses qu’on a prevu de visiter demain.

On sort de la ville par la porte du Coran et on se met a grimper rapidemment sous le soleil. Le traffic est dense et on garde assez peu de bons souvenirs de cette sortie de Shiraz.

Sur la route un taxi s’arrete et le passager sort de l’arriere. C’est le cyclo touriste suedois qu’on avait croise en Turquie par deux fois. On n’en revient pas de se croiser une nouvelle fois par hazard sur la route a 1500km d’ecart. Il nous donne finalement son nom et ses coordonnees pour qu’on puisse garder contact puis nous repartons chacun de notre cote.

 

Arrives sur le site de Persepolis on se met en quete d’eau puis d’un coin ou planter la tente. On apprend ainsi qu’il est possible de camper sur le gazon du parc attenant. On ne se gene pas. Pendant la soiree, des enfants viennent nous parler et Pauline finit par les emmenner chacun leur tour faire un tour de velo pour leur plus grand plaisir.

 

 

Mardi 28 aout : Persepolis – Seydan (23km)


On commence la journee par la visite des ruines de Persepolis. Ce site gigantesque, construit il y a 2500 ans servait uniquement pour la celebration de No Ruz, le nouvel an iranien. L’arrivee d’Alexandre le grand en -350 changea la donne. Il profita de son passage en Perse pour bruler la ville et prendre a dos de chameaux tout ce qu’il y avait a prendre, avant de continuer sa route vers le Pakistan et l’Inde. Ce qu’il reste de la ville a ete redecouvert bien plus tard et restaure au cours du 20 siecle.

 

 

Apres cet intermede culturel, il nous faut un peu penser au concret et a la suite de notre voyage. Le planning des prochaines semaines est deja trace. 12 jours pour atteindre la cote sud de l’Iran, 4 jours de pause au port de Bandar Abbas, traversee du Golfe Persique en bateau pour atteindre Dubai ou nous restons 2 jours avant de traverser a velo les 200 km de desert qui nous separent de Khor Fakkan. C’est dans ce port que passe le CMA CGM MEDEA, un enorme cargo qui nous embarquera pour traverser l’ocean indien et atteindre la Malaisie a la fin du mois de Septembre. On termine la reservation cette après midi en renvoyant les documents a la compagnie. Il n’y a plus qu’a y aller.

 

La suite de la journee nous permettra de visiter a quelques kilometres de Persepolis les tombes de quelques uns des rois de la perse ancienne (Naqsh e Rostam), creusees a meme la falaise.

On se perd un peu sur la route, comme la chaussette qu’on ramasse sur le bord de la route. Elle aura toute son utilite dans les jours a venir, mais nous y reviendrons.

 

On ne sait pas trop ou on est, on retrouvera notre chemin demain. On profite du forage qui coule pour se rafraichir un peu. Le paysan du coin arrive et nous fait griller des epis de mais sur le gaz. Il nous propose de venir chez lui mais on est deja installes. L’endroit est sympa jusqu’a la tombee de la nuit. Dans le coin les iraniens cultivent en effet le riz et par procuration font d’enormes elevages de moustiques. On mange donc le repas dans la tente a l’abri de la moustiquaire.

 

 

Mercredi 29 aout : Seydan – Soltan Abad (59km)


Hier, après avoir regarde attentivement la carte et le paysage autour de nous, on a repere la route qu’il nous faut prendre. On part donc sur les pistes entre les champs pour la recuperer. Au bout d’une demi heure de lutte contre les buissons et les cailloux on finit par l’atteindre. Apres quelques kilometres des panneaux confirment qu’on est au bon endroit. On trouve egalement des commerces pour faire le plein de nourriture et d’eau.

 

On prend une petite route quasiment deserte, que les iraniens de la ville d’a cote n’empruntent meme pas. Dans les quelques villages qu’on traverse, on ne peut pas dire qu’on passe inapercus. On s’arrete sous un saule a midi et par trois fois des gens des villages qu’on vient de traverser viennent nous voir pour nous proposer leur aide.

 

L’apres midi touche a sa fin. Un vendeur de pasteques s’arrete a notre hauteur et nous en offre une enorme. Excellent remede contre la soif.On termine la journee sur une piste en terre. On rattrapera le bitume et la civilisation demain.

 

 

Jeudi 30 aout : Soltan Abad – entre Khoremeh et Sarvestan (48km)


On profite de la presence d’une ville pour s’arreter au cyber café. Juste le temps d’envoyer des demandes d’hebergement a Bandar Abbas. On apprend par la meme occasion que la route qu’on pensait prendre n’en est pas une. C’est en effet une piste. Les pistes c’est rigolo mais 30km ca fait un peu long, on decide donc de faire un detour et de passer par les montagnes. Le plein d’eau et on repart dans la fournaise.

Il fait d’autant plus chaud que la route monte, ce qui nous fait plus de chaleur et moins de vent pour nous rafraichir. Mais le spectacle des montagnes couvertes d’arbres epars ou paissent des troupeaux de chevres en vallent le detour. On plante la tente sous un arbre plusieurs fois centenaire.

 

 

Vendredi 31 aout : entre Khoremeh et Sarvestan – Fasa (67km)


La journee commence bien puisqu’on a une roue a plat. On repare la chambre a air puis remonte la roue. Manque de pot ca ne tient pas. On demonte tout une nouvelle fois pour mettre une autre chambre a air.

On atteind le col en milieu de matinee. La grande descente qui nous conduit a Sarvestan nous fait croiser un troupeau de chevres, moutons et dromadaires. Notre curiosite est reciproque de celle des bergers envers notre engin roulant.

A Sarvestan, on fait le plein de delicieux croquants aux raisins secs et autres biscuits parfumes aux eaux de fleurs et au safran.

 

Des eucalyptus nous feront de l’ombre ce midi, et nous irons remplir nos gourdes a la mosquee juste derriere comme tous les iraniens qui s’arretent a cet endroit.

Depuis plusieurs jours on observe regulierement des tourbillons de sable provoques par la chaleur. Ce midi, c’est pour nous. On essuie une tornade de sable breve mais intense qui emporte a plusieurs dizaines de metres de haut tous les dechets de la place. Aussi vite qu’elle est arrivee, la tornade disparait, laissant la tente des flics sans dessus dessous.

 

On dormira non loin de la route après une belle descente.

 

 

Samedi 1er Septembre : Fasa – Dogan (87km)


On avance rapidemment ce matin au milieu du desert. De part et d’autre de la route poussent quelques palmiers, grenadiers et eucalyptus. En fin de matinee, on s’arrete a l’ombre d’un de ces arbres et on est rapidemment rejoints par une famille en Paykan. On partage un melon en discutant et ils finissent par nous inviter chez eux pour le repas de midi. C’est un peu plus loin sur la route et ils sont sympas donc on les suit.

 

On prend le the et deguste une tres bonne pasteque en arrivant. Pauline prend le premier tour pour la douche. Pendant ce temps la, le mari, Jamal, m’invite a le suivre. Je pense tout d’abord qu’il veut me montrer son jardin. On sort par le portail de devant, fait le tour du garage d’a cote et rentre par un autre portail. Ca ne ressemble pas vraiment a son jardin, une maison en contruction est occupee par deux personnes qu’il me presente puis m’invite a m’asseoir. L’un d’eux est en train de preparer une etrange pipe pendant qu’un charbon brule sur le rechaud a gaz. Jamal m’explique que ca vient d’Afghanistan et me mime lafleur de pavot. Ils sont en train de fumer de l’opium. J’accepte le the et attends en souriant que notre hote ait fume sa dose.

Plus tard en revenant a sa maison Jamal nous montre leurs photos de mariage. C’etait il y a 12 ans, il en a pris 30. Nous dejeunons puis faisons une sieste avant de reprendre la route.

 

L’athmosphere est devenue humide au milieu de ces champs de mais irrigues comme du riz. Ca rend la chaleur beaucoup plus desagreable. Nous plantons la tente au bord d’un de ces champs. Non loin de nous, un buisson s’emflamme spontanemment, surement allume par le megot d’un berger. Il s’eteindra tout seul.



09/09/2012
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