D\'un tour de roue

D\'un tour de roue

Hills and valleys : Esfahan - Shiraz du 17 au 24 aout ( 498 km)

Vendredi 17 aout : Esfahan - Mobarakeh (75km)

 

La bonne nouvelle de ce matin : on vient de recevoir une proposition de trajet en cargo des Emirats Arabes Unis jusqu'en Malaysie pour fin septembre. Pas d'avion pour rejoindre l'Asie du Sud Est, youpi ! Ce voyage est deux fois plus cher que l'avion mais on sera nourri blanchi loge pendant les 10 jours de traversee.

 

La ville d'Esfahan est calme quand on la quitte ce matin, et c'est tant mieux. Apres quelques cotes raides, on bifurque vers Borujen, preferant la route des montagnes a la 2*2 voies bruyante.

 

Tout le monde veut nous aider aujourd'hui ou nous prendre en photo depuis le bord de la route. Un camionneur nous offre a peu pres tout ce qu'il a. A midi, nous nous arretons dans le parc d'une entreprise ou un employe insiste pour nous inviter a manger chez lui mais on est bien dans l'herbe alors on decline.

 

On trouve un coin pour camper a cote d'un forage et d'une ferme qui eleve des vaches. Depuis plus d'un mois nous roulions avec des amis. Ce soir le desert est silencieux. Pas un souffle de vent et un sol dur comme du caillou alors on ne plante pas de sardine, Erreur.

 

Au milieu de la nuit le vent se met a souffler assez fort et perpendiculairement a la tente. La tente se plie si fort qu'on se leve, sort les affaires de la tente, repond a l'homme qui nous previent de la presence de serpents, tourne la tente dans le sens du vent puis se recouche apres l'avoir lestee de cailloux. L'operation terminee, le vent s'est calme. Il ne se levera pas de toute la nuit...

 

 

Samedi 18 aout : Mobarakeh - Borujen (51km)

 

Grasse mat ce matin. On part 2h plus tard que d'habitude.

Un long faux plat sur une ligne droite au milieu d'un paysage desertique nous occupe la matinee.

 

A peine arretes dans un tunnel sous la route, deux hommes, attires par notre velo, viennent nous voir. L'un d'eux se dit de la police et veut voir nos passeports. Il a une sale tete et on ne montrera nos passeports qu'a un vrai flic. Il revient deux minutes plus tard avec un papier ecrit en farsi qui ne nous prouve rien du tout sur son metier malgre ce qu'il veut nous faire croire. Il devient menacant mais nous faisons mine de rien. Son acolyte est revenu avec un appareil photo. C'est une blague ! Une femme se joint a eux et tout les trois nous observe un bon moment preparer notre salade de tomates au thon. Apres plusieurs photos ils finissent par partir, nous offrant au passage une bouteille d'eau gelee.

 

L'apres-midi on a droit a de belles cotes qui nous font chauffer les cuisses. On campe au milieu de la plaine qui s'etend aux pieds des montagnes. Sur la route qu'on vient de quitter, des voitures chargees de ballots ne cessent de passer. Ce soir c'est la fin du ramadan.

  

 

Dimanche 19 aout : Borujen - Jeratamardi (74km)

 

Premiere journee dans les montagnes et premiere journee apres la fin du ramadan.

 

A Gandoman, les Iraniens occupent toutes les pelouses. Le ramadan a pris fin hier soir et les Iraniens peuvent enfin reprendre leur sport favori. Si les Turcs etaient de tres grands buveurs de the, les Iraniens sont les champions du pique-nique. Sur tous les coins d'herbe ombrages, du matin jusqu'au soir, ils debarquent avec leurs tapis et couvertures, services a the et thermos, fruits, brochettes pour les kebabs, assiettes, couverts, plateaux, saliere, etc. Les Iraniens ne voyagent pas leger et on les remarque facilement sur la route. Les galerie des 405 ou des paykan debordant d'affaires.

 

On passe de vallee en vallee toute la matinee avec des pentes bien raides. La circulation et le soleil sont fatiguants. A midi on se pause au bord d'un tout petit canal d'irrigation sous des saules.

 

L'apres-midi on avance dans une large vallee ou les terres sont couvertures de cultures de tomates et de vergers. On fait le plein d'eau, on nous donne des tomates. L'epicier nous offre le pain qu'on voulait lui acheter. On ne s'arrete pas voir des jeunes qui nous appelent sur l'autre cote de la route, on nous lance un caillou. Allez comprendre.

On partage le the avec une famille qui pique-nique.

 

L'Iran se reveille aujourd'hui apres ce mois de ramadan. C'est pour notre plus grand plaisir qu'on voit sortir a nouveau les Iraniens.

 

 

Lundi 20 aout : Jeratamardi - Pataveh (65km)

 

La journee commence par une belle cote dans un beau paysage. On descend ensuite dans des vallees ou le vert fluo des champs de riz contraste avec la terre rouge des montagnes.

On attaque un nouveau col au milieu de la "jangal" (= la foret). Un homme rencontre a la sortie d'Esfahan nous en avait parle et nous l'attendions avec impatience. Non la jangal ne ressemble pas a la jungle mais plutot a une foret de chenes verts epars ou le sol est a nu.

Un des ses grands arbres nous fait de l'ombre pour la pause hebdomadaire puis nous rattaquons le col.

 

Arrives en haut, on enchaine les tunnels avant de rejoindre la vallee ou coule la riviere. Alors qu'on remplit nos gourdes et vache a eau car l'apres-midi se termine, on se fait inviter a manger par Ali, sa femme Leila, son frere Mohammed accompagne de sa femme et son fils. On decouvre a l'occasion la preparation des kebabs iraniens (le koobideh pour etre precis). Ali nous invite chez lui a Shiraz ou nous devrions arriver dans 4 jours.

 

 

 

 On plante la tente sur les versants de la montagne, a la sortie d'un tunnel. Pas de popotte a faire ce soir.

 

 

Mardi 21 aout : Pataveh - Yasuj (60km)

 

Encore des montagnes toute la journee. On a beau longer la riviere, la route n'en finit pas de grimper. Dans la matinee, un paysan nous invite a dejeuner mais il est tot et la route est longue. On decline son invitation mais accepte sans hesiter sa bouteille d'eau glacee ; la chaleur est ecrasante aujourd'hui.

 

En pleine sieste, une voiture veut emprunter le chemin qu'on occupe. On deplace nos affaires pour la laisse passer. L'homme revient peu apres avec un melon et des concombres.

 

On finit par atteindre Yasuj en fin d'apres-midi. Notre guide touristique n'en dit rien. Apres plusieurs demandes a des locaux, on trouve finalement un hotel. On ne comprend pas bien le cuistaud du restaurant ou on est entre. Il nous fait venir dans ses cuisines au sol gras pour nous montrer les deux plats qu'il a prepare dans d'immenses marmites.

 

  

Mercredi 22 aout : Yasuj-Perikdan (20km)

 

On a un peu d'intendance a faire ce matin avant de partir de l'hotel (lessive, vaisselle, reservation de bateau, mise a jour de blog). On passe une bonne partie de la matinee au cyber cafe et on rate la fraicheur du matin.


Vers 2h on fait quelques kilometres pour trouver un parc et picniquer. On est pas seuls et les gens defilent pour voir le velo. Un couple sympa est tres content de nous prendre en photo. Pour nous remercier ils nous offrent un pot de miel et un papier ecrit en farsi auquel on ne comprend rien si ce n'est le tampon, un petit logo en forme de velo.


La route de Shiraz ne sera pas semee d'embuches mais de cols. On commence a grimper des cette fin d'apres midi et on s'arrete lamentablement au bout de 20 km. On repere un coin pas loin de la route pour camper.


Un petit vieux semble passer la nuit la et garder les machines de travaux public pour l'elargissement de la route. On va lui dire qu'on compte camper pas loin. Il nous invite a rester pour le the. Il a vraiment une bonne bouille avec sa barbe et moustache blanche, son bonnet en laine et son narguile hors d'age. Il est assis sur un tas de tapis avec sa bouilloire noire de suie (peut etre jamais lavee) et son petit feu. Il ne veut pas etre pris en photo du coup on ne vous le montrera pas. Une mobylette arrive assez rapidemment et deux jeunes en descendent. On se retrouve invites chez le plus vieux des deux (Amin, l'oncle).
Il nous conduit au village de l'autre cote de la route et nous installe dans sa maison. Tapis au sol, mur en parpaing brut et ampoule economiques qui pendent au bout des fils, le seul meuble est le meuble tele. C'est rustique mais encore en travaux. Tout le village est deja au courant de notre presence et des gens n'arretent pas d'arriver. Les filles font les timides et les garcons posent quelques questions. On boit le the puis on nous dit qu'il faut changer de maison. Le grand frere d'Amin vient d'arriver et c'est chez lui que la soiree va se passer.

Pendant que les femmes font la cuisine les hommes restent assis a l'interieur.  

Amin me propose une partie d'echecs. Malgre ma combativite gauloise, il aura raison de moi. Echec et Mat.

 

Le repas est servi puis les sexes se separent. Les hommes d'un cote et les femmes de l'autre. Pendant que les hommes discutent, les femmes se mettent en rond et coupent du sucre. Ici le sucre s'achete en pains de plusieurs kilos qu'il faut transformer en morceaux au moyen d'un marteau et de pinces, ca occupe. 


Mais il est tard, il faut qu'on se couche.



Jeudi 23 Perikdan - Ardekan (72km)


On partage le petit dejeuner avec nos hotes avant de reprendre la route. La route grimpe raide ce matin et est en plus en travaux. Que du bonheur. 


Apres le col, le paysage change. Le fond de la vallee est occupe de vergers de pechers et de pommiers ainsi que d'elevages de poissons. Il y a de l'eau partout et on n'a pas de mal a s'arreter manger au bord de la riviere, a l'ombre. 

On occupe l'apres midi par le passage d'un deuxieme col qui nous ramene dans une vallee verte. On passe Ardekan, une station de sports d'hiver ... l'hiver. La route descend en pente douce et on plante la tente dans un verger. Pour la premiere fois depuis plus d'un mois, il fait frais le soir. On sort la veste. 

 


Vendredi 24 Ardekan - Shiraz (81km)


Un col le matin puis de la descente tout le reste de la journee. La densite de population augmente au fur et a mesure qu'on approche de Shiraz. Les vergers sont remplaces par des vignes. Avant la revolution, Shiraz etait en effet reputee pour son vin. 

On a rendez-vous avec Ali qui nous avait invite pour un kebab il y a 5 jours. Il tient un cabinet de protheses dentaires dans le centre ville qui est egalement la maison de sa mere. En attendant son arrivee, on se retrouve dans sa charmante famille. Comme on est le week end c'est reunion de famille et on se fait gaver de melon, the et gateau par la tata pendant que les cousins se chamaillent. Ali finit par arriver et nous emmene chez lui. Le velo reste dans la cours de la mamie en attendant qu'on en aie besoin. Ali habite un grand appartement des quartiers riches de Shiraz. On se decrasse, met des habits propres puis part manger dans un fast food. La devise du restau est "You are what you eat", on se sent gros en sortant.

La digestion acheve tout le monde et on part rapidemment se coucher.


Shiraz sera notre derniere etape avant le golfe persique. Il nous reste 15 jours de velo pour atteindre la mer. Au menu visite des ruines de Persepolis, traversee de la fin des monts Zagros et beaucoup de chaleur pendant la descente vers la mer. On parle de 50 degres sur la cote.


A bientot





25/08/2012
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